« La philosophie dans la ville » ou le défi de la « publicité »

La philosophie, peut-elle revenir aujourd’hui aux sources, sur l’agora, là où elle est née ? Dans quelle cadre va-t-elle se maintenir et quel statut va-t-elle garder – celui de connaissance théorique comme les sciences ? Va-t-elle se construire comme une ressource à disposition des idéologies, ou redeviendra-t-elle un outil de communication permettant d’atteindre un consensus dans les discussions publiques ? Le trivium antique, comprenant la grammaire, la rhétorique et la dialectique, s’est désagrégé en autant de disciplines diverses et variées. La rhétorique s’est déplacée de la philosophie vers le domaine de la philologie ; cet éloignement a été négatif pour le destin de la philosophie, mettant l’accent sur l’enseignement et « l’usage » de la philosophie, sur l’acquisition d’un savoir quasi-scientifique, plutôt que sur lа pratique argumentative. La philosophie est née en Grèce dans des cités-démocraties et sa naissance fut déterminée par la forme de l’organisation démocratique de la vie politique. La liberté civile et politique peut être effective seulement en présence de la raison philosophique, qui crée les mécanismes complexes de préservation de cette liberté comme étant un « juste milieu » entre l’anarchie et le despotisme.
Dans cette contribution, nous présentons la revue de philosophie moderne Socrate, qui vise à faire revenir la philosophie dans la cité, à l’analyser en s’intéressant à des réalités de la vie sociale et politique. Nous présentons également les émissions « Le club philosophique » et « Les nuits philosophiques », qui se produisent toutes les semaines sur des stations de radio FM importantes et qui offrent un lieu pour les débats publics tout en remettant au goût du jour le patrimoine philosophique.