D’Inès De Castro à la Reine Morte — Variations sur un épisode historique

Résumé

Dans cet article, mené à la façon d’une enquête policière, nous interrogeons les événements historiques : qui fut vraiment Inès de Castro ? Quels furent ses assassins ? A qui a profité ce crime ? Quel homme était D. Pedro du Portugal ? Autant de questions auxquelles nous tentons de répondre en sollicitant l’historiographie moderne. Les discordances mises en évidence surprendront le lecteur qui découvrira de nouveaux éclairages sur ce mythe inépuisable.

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Mots-clés

Inès de Castro, Dom Pedro, crime, mythe, historiographie

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Texte

« O mito é o nada que é tudo » Fernando Pessoa, Mensagem

Le premier crime notoire perpétré au Portugal au nom de la raison d’Etat est l’assassinat d’Inès de Castro, survenu le 7 janvier 1355. En me fondant sur l’historiographie moderne1, j’ai voulu mener l’enquête, comme le ferait un détective. Pour ce faire, j’évaluai tout d’abord la concordance des affirmations historiques, tant il est vrai que plus les données historiques sont imprécises ou déformées, plus elles favorisent l’éclosion du mythe. Or, cet épisode politique devint à partir du XVIe siècle une source inépuisable d’inspiration pour les dramaturges, poètes, peintres, écrivains, et plus récemment, pour les musiciens, cinéastes, etc. Il est même considéré comme l’un des grands mythes fondateurs de l’identité nationale et, bien que ce soit controversé, serait pour certains à l’origine de ce sentiment si singulier, la saudade, éveillée par le sacrifice d’Inès de Castro. Le nombre de créations littéraires et artistiques sur le sujet, tout au long du XXe siècle, et en ce début de XXIe, montre que le mythe est encore bien vivant dans l’imaginaire collectif portugais.

Essayons donc de savoir à qui a profité ce crime et, puisque la légende et le mythe ont pris le relais de l’histoire, tentons de comprendre à qui, en quelque sorte, a profité ce mythe.

Reprenons les faits, en l’occurrence ici les données historiques. À cette époque là, ce sont les chroniqueurs médiévaux qui fournirent les sources de cet épisode. Les contemporains de ces événements se contentèrent d’indiquer la date de la mort d’Inès. Au XVe siècle, c’est-à-dire quatre-vingts ans après les faits, Fernão Lopes2, l’un des tout premiers historiens portugais, commenta longuement les amours de Pedro du Portugal et d’Inès de Castro, alors que lui-même n’était pas né à la mort d’Inès. 

Rui de Pina3, autre chroniqueur royal célèbre, fit part de sa version un siècle et demi après les événements ! C’est pourtant sur la base de ces récits, et d’autres plus tardifs encore, que les historiens contemporains vont livrer leurs conclusions.

Mon propos n’est pas de me substituer aux spécialistes de la question, ni aux biographes d’Inès de Castro et de Pedro, mais plutôt, de livrer les résultats de mon enquête : en ce qui concerne la victime, Inès de Castro, est-elle galicienne ou castillane ? Quand est-elle née ? Quelle fonction occupait-elle à son arrivée au Portugal ? Lui en a t-on attribué d’autres ? Quels ont été ses assassins ? Quant à Pedro, quel homme était-il vraiment ? A-t-il épousé Inès ?

En essayant de répondre à ces questions, nous verrons que bien des incertitudes demeurent qui ne cessent d’alimenter la légende et le mythe.

Des recherches préliminaires m’ont permis de relever, dans un premier temps, les points de vue convergents des historiens. Sur cette base, reprenons donc les événements de cette page de l’histoire du Portugal.

Inès de Castro, originaire d’une puissante famille d’un pays voisin, était la fille naturelle d’un grand seigneur galicien4, cousin germain du roi de Castille5. Malgré son statut de bâtarde, elle était néanmoins descendante de roi. Son père, dans sa jeunesse, avait été envoyé à la cour portugaise, et sa mère était elle-même portugaise6. C’est dire si, dans la péninsule Ibérique, la proximité géographique et linguistique rapprochait les familles des seigneurs influents, ce qui était le cas des Castro.

C’est tout naturellement, semble-t-il, qu’en 1340, Inès accompagna à la cour du Portugal sa parente, Constance de Castille7, promise à l’infant Pedro8 du Portugal. Celui-ci qui avait refusé, pour des raisons diverses, sa première fiancée9, ne put s’opposer aux projets de son père, Afonso IV, et dut épouser Constance10.

Mais Inès attira très tôt l’attention du prince Pedro. Ils devinrent amants et créèrent ainsi à la cour une situation particulièrement délicate. Le roi Alphonse IV, opposé à cette union, éloigna Inès de Pedro, et ce n’est qu’à la mort de Constance que les amants s’installèrent à Coimbra. De cette union illégitime naquirent quatre enfants11.

Le seul fils légitime de Pedro et Constance, Fernando, de santé fragile, vit sa succession au trône menacée par les robustes fils d’Inès. Ce qui n’était qu’une affaire de famille commençait à devenir une grave question politique. D’autant que la puissante famille Castro, en rébellion contre le roi de Castille, tenta d’entraîner Pedro dans le conflit, en lui faisant miroiter le trône de Castille. Celui qui était à la fois le mari de Constance et l’amant d’Inès semblait être un pantin dans les mains des Castro, et cela inquiétait et exaspérait son père. Alphonse IV ne voulait plus interférer dans la politique du royaume voisin, et redoutait l’influence négative des Castro sur son fils. Poussé par ses conseillers, le roi profita de l’absence de Pedro, parti à la chasse, pour se rendre à Coimbra. Il fit décapiter Inès de Castro, le 7 janvier 1355.

La conséquence de ce crime fut le déclenchement d’une guerre civile entre le père et le fils. Pedro réunit une armée et avec l’aide des frères d’Inès12, il tenta d’occuper la ville de Porto, sans y parvenir. La paix fut signée quelque temps plus tard. Pedro jura d’oublier le passé, et curieusement de pardonner aux assassins d’Inès.

Après 32 ans de règne, le vieux roi du Portugal mourut le 28 mai 1357 et son fils Pedro, âgé de 37 ans, lui succéda.

Trois ans plus tard, en 1360, coup de théâtre : Pedro déclare avoir épousé en secret la belle Inès en 1354, six ans auparavant.

Toujours en 1360, Pedro demande l’extradition des trois assassins d’Inès réfugiés en Castille, reniant ainsi la promesse faite à son père. Deux d’entre eux furent ramenés au Portugal et exécutés : Álvaro Gonçalves et Pero Coelho.

Pedro fit construire deux superbes tombeaux de marbre blanc dans le monastère d’Alcobaça : un pour Inès dont il fit transférer les restes mortuaires de Coimbra, et l’autre pour lui. Les deux amants y reposent aujourd’hui. Pedro mourut le 8 janvier 1367.

Voilà pour ce qui est des événements qui ne sont pas remis en cause par les historiens modernes. Mais on m’objectera sans doute que je n’ai pas mentionné tous les faits habituellement rapportés. Il faut dire qu’en recoupant mes sources d’information, j’ai relevé des imprécisions, voire des témoignages discordants sur bien des points. Il est vrai, comme je l’ai mentionné plus haut, que les sources sont tardives, et que les évolutions linguistiques ont laissé le champ libre aux ambiguïtés et aux interprétations des textes médiévaux.

Reprenons notre investigation et intéressons-nous d’abord à Inès de Castro, l’héroïne tragique de cet épisode.

Sa filiation ne laisse aucun doute et pourtant elle est galicienne pour les uns13, castillane pour les autres14. Pourquoi cette ambiguïté? Est-ce parce le royaume de Galice et celui de Castille sont réunis depuis près d’un siècle15 ? Il est tout de même curieux que nos grands historiens ne fassent pas référence à la même origine géographique.

Quelle est l’année de naissance d’Inès ? Quelques-uns sont affirmatifs, c’est en 132516. D’autres, plus évasifs, la situent entre 1320 et 1325. Certains, plus prudents, comme l’historien Armindo de Sousa, collaborateur de José Mattoso, ou Oliveira Marques, ne précisent pas la date de naissance d’Inès. En revanche, le brésilien Gondin da Fonseca17, qui veut reconstituer « la vérité historique », affirme qu’Inès de Castro est née dans les années 1310. Elle serait alors plus âgée que Pedro. Etonnant ! Le futur roi aurait-il choisi comme maîtresse une femme de dix ans son aînée ? Dans ce cas, serait-elle vraiment la victime innocente comme on l’a souvent écrit ou, au contraire, une intrigante, de surcroît complice de ses frères?

Les premières années de la vie d’Inès nous sont complètement inconnues. Sa biographie ne commence qu’en 1340, lors de son arrivée au Portugal, avec la suite de l’infante Constance de Castille. Quel est son statut ? Certains la présentent comme la dame de compagnie de Constance. Pour d’autres, elle est la gouvernante. Quelques-uns cependant lui assignent un autre statut : Constance l’aurait désignée comme marraine d’un de ses enfants, pour tenter d’éviter un rapprochement entre elle et Pedro, car, selon le Droit Canonique, la marraine ne pouvait pas épouser le père du filleul18. Ce type de relation était pratiquement considéré comme incestueux. Il semble même que le roi Alphonse IV ait fait promulguer des lois pour stigmatiser ces comportements.

Dans ce contexte moral, on comprend mieux pourquoi le roi, exaspéré par la conduite de son fils, éloigna la malheureuse Inès à la frontière espagnole, en 1344. Et ce n’est qu’après le décès de Constance, intervenu selon les sources, entre 1345 et 1349, qu’Inès pourra rejoindre son amant.

Intéressons-nous maintenant aux assassins d’Inès de Castro, car si les historiens désignent sans hésitation le roi Alphonse IV comme le commanditaire de l’exécution, et si tous mettent l’accent sur l’influence croissante des Castro sur Pedro, ils ne s’attardent pas sur les criminels, et encore moins sur l’exécution. Tout le monde au Portugal apprend à l’école que les assassins d’Inès de Castro sont au nombre de trois : Pero Coelho, Álvaro Gonçalves et Diogo Lopes Pacheco.

Mais il se trouve que les historiens sont partagés. Certains ne citent que deux noms, soit Coelho et Pacheco, soit Coelho et Gonçalves19. Alors Pacheco a-t-il vraiment participé à l’assassinat ?

Il est vrai qu’il existe une rivalité farouche entre Pacheco et la famille d’Inès, les Castro. Il y a là un mobile suffisant pour que Pacheco ait fait pression sur le vieux roi portugais pour tuer Inès, et ait participé lui-même au meurtre.

Deuxième raison, la volonté de vengeance de Pedro qui, une fois roi, demanda à la Castille l’extradition des trois assassins d’Inès. Enfin, les affirmations d’historiens reconnus qui confirment qu’il y a bien eu trois assassins recherchés, dont Pacheco20.

Mais que faire alors de l’attitude de Pedro sur son lit de mort qui ne croit plus à la culpabilité de Pacheco, l’autorise même à rentrer au Portugal, et exige qu’on lui restitue ses terres ? Et que penser de ceux qui affirment, comme Gondin da Fonseca21, que Pacheco était le compagnon de Pedro ? Dans ces conditions, comment aurait-il pu être l’auteur d’un tel crime ?

Ce qui étonne ici c’est que, contrairement à ce qui est généralement enseigné, Pacheco pourrait ne pas avoir participé à l’assassinat d’Inès.

En tout état de cause, tous ces développements me laissent dubitative, d’autant qu’il est étrange que ces grands personnages, éduqués dans le respect des dames de haute lignée, se soient chargés, eux-mêmes, de l’exécution. À ce propos, je n’ai rien trouvé sur le crime lui-même. Pour les historiens actuels, elle a été décapitée, sans aucun commentaire. Il faut croire, qu’à l’époque, se débarrasser d’une femme gênante, fût-elle étrangère et noble, était un geste relativement banal pour le pouvoir médiéval.

Revenons maintenant à Pedro. Nous avons très peu d’informations sur son aspect physique22. On sait qu’il était bègue, mais les spécialistes sont divisés sur sa personnalité, au point d’ébaucher des portraits opposés. Pour Armindo de Sousa23, par exemple, Pedro était un homme mûr, expérimenté et fin connaisseur du pays, bien que réputé cruel. Il reprend les termes de Fernão Lopes qui en fait un roi : « joyeux, magnanime, libéral, juste et populaire ». Ses seuls vices seraient liés à sa vie sexuelle, une peccadille à l’époque.

Armindo de Sousa se croit tout de même obligé de mettre en garde le lecteur contre d’autres historiens modernes qui font de Pedro un être agressif, psychopathe à ses heures, cruel, éprouvant un plaisir sadique à l’occasion des exécutions.

Cette mise en garde s’adresse-t-elle, par exemple, à Oliveira Marques qui est loin d’être aussi élogieux ? Il en fait un être quasi dément, et dépravé moralement.

Ces deux portraits de Pedro sont si différents l’un de l’autre, que ce personnage reste une énigme. Faut-il l’imaginer en amant passionné, victime indirecte de l’assassinat d’Inès, à qui son propre père a définitivement fermé les portes du bonheur et qui s’est réfugié dans le culte de sa bien aimée, ou en homme brutal, débauché impénitent, vengeur et cruel, et surtout avide de pouvoir absolu ? Difficile à dire, d’autant que la légende a préféré la version idyllique, c’est-à-dire l’image d’un amant passionné injustement puni par le meurtre d’Inès.

Au sujet de Pedro, une nouvelle information alourdit le dossier : en juin 1360, Pedro lui-même déclara avoir épousé Inès dans le plus grand secret, six ans auparavant, sans se souvenir toutefois de la date exacte de l’événement24. Pourquoi cette annonce si évasive et si tardive ? Aucun document ne porte mention de cet acte officiel ; tout repose sur sa parole ! Comment ne pas se souvenir du jour de son mariage avec une personne passionnément aimée ? Pourquoi attendre six ans pour faire cette déclaration, et surtout, si l’on se souvient qu’il est lui-même roi depuis trois ans? Ce contrat de mariage est pourtant déterminant puisqu’il légitimerait ses enfants nés d’Inès qui pourraient être appelés à régner.

Autant de questions qui restent sans réponse et qui, de ce fait, ne permettent pas de définir avec précision la personnalité de Pedro en dépit, ou à cause pourrais-je dire, des nombreuses sources disponibles.

Quant au portrait d’Inès dessiné par l’histoire, il demeure ambivalent, un peu comme une médaille à double face : Inès est-elle une amante passionnée ou une intrigante malheureuse ?

Ces discordances relevées chez les historiens modernes, que nous venons de mettre en évidence, sont, d’une certaine manière, surprenantes. On pourrait s’attendre à une plus grande convergence sur les faits relatés, même si sur bien des points, ils font preuve de prudence. Ils s’abstiennent de se prononcer, par exemple, sur la participation effective ou non du roi à l’assassinat d’Inès, ou sur les châtiments infligés aux assassins par son fils.

Il n’empêche que le crime a eu lieu, et que nous devons bien nous poser la question : à qui a-t-il profité ?

Au Portugal, répondraient les uns car il a permis de consolider l’Etat et de fortifier l’identité nationale. La Castille et le Portugal restèrent indépendants pour plus d’un siècle, ce qui, à cette époque de la formation du pays, fut peut-être capital.

D’autres, plus utopiques, pourraient penser que ce crime fut néfaste pour le Portugal car, sans cet assassinat, Pedro, avec l’aide des frères d’Inès, les Castro , aurait pu accéder au trône castillan et réunir les deux couronnes à son profit.

À personne, répondront les sages, indignés par l’assassinat d’une innocente, victime de querelles qui la dépassaient.

La dernière question qui se pose maintenant est : à qui a profité et profite le mythe ?

Il ne fait pas de doute que Pedro, en faisant construire les deux tombeaux d’Alcobaça, et en choisissant de se faire enterrer aux côtés de son aimée (et non de son épouse légitime), fut le premier à vouloir fixer cet épisode pour l’éternité et à magnifier le souvenir d’Inès. En tout état de cause, ces deux tombeaux sont une preuve concrète et indiscutable de sa reconnaissance. Sa cruauté est oubliée au profit de son amour pour Inès et lui vaut d’être l’un des rois les plus populaires du Portugal.

À partir du XVIe siècle, c’est-à-dire plus de deux-cents ans après les événements, des auteurs portugais s’emparèrent de cette histoire passionnante et tragique. Le plus célèbre d’entre eux est, sans aucun doute, Luís de Camões qui immortalisa Inès dans l’épisode le plus émouvant des Lusíades. À partir de sa version et, comme nous le savons maintenant, sans bases historiques solides sur lesquelles se fonder, poètes, dramaturges, Portugais et étrangers, laissèrent libre cours à leur imagination et à leur talent, et les protagonistes historiques se transformèrent en personnages mythiques. Les artistes valorisèrent le thème de l’amour-passion conduisant inexorablement à la mort. La fin tragique de cette histoire d’amour impossible transcende les protagonistes pour les rendre universels.

L’une des scènes les plus célèbres, voire emblématiques, exploitées par la fiction, même si rien ne permet de confirmer sa véracité historique, est la rencontre entre le roi Alphonse IV et Inès, peu avant son exécution. Peu importe alors si Inès de Castro n’est pas portugaise mais espagnole et condamnée pour cette raison même, le sublime c’est que cette femme, mère de surcroît, seule et innocente, ose défier le roi, symbole de la force, du pouvoir, de l’intransigeance et finalement de la mort. Dans ce face à face, chacun peut s’identifier à Inès, s’émouvoir de sa situation et rendre hommage à son amour indéfectible pour Pedro. Ensuite, le discours de la mémoire collective accomplit son œuvre. Le mythe se développe et grandit.

C’est donc grâce à la littérature, érudite et populaire, que le mythe a pu prendre forme et force. La littérature, à son tour, et plus généralement les arts ont profité et profitent du mythe, tout en le façonnant sans cesse.

Le troisième bénéficiaire, selon moi, est l’Etat portugais. Dans sa célèbre épopée, destinée à glorifier la naissance et le destin de la nation et de l’Empire portugais, Camões exalta surtout le patriotisme qui sera exploité par l’Etat au fil du temps. Pour ne parler que du XXe siècle, la propagande du gouvernement de Salazar, en voulant imposer des valeurs issues de la culture chrétienne du Moyen-Âge, mit en exergue les grands événements historiques portugais. Des films comme Inês de Castro25 de Leitão de Barros avaient pour but de célébrer la nation en glorifiant son passé riche et unique. Selon l’Etat Nouveau, cet héritage illustre était un gage pour l’avenir et alimentait la mémoire collective.

Pour conclure, c’est donc le roi Pedro d’abord, puis la littérature et les arts, et enfin l’Etat qui profiteront, chacun à leur manière, de ce mythe inépuisable. Aujourd’hui encore, les Portugais, dans leur grande majorité fiers de leur histoire nationale, éprouvent une profonde tendresse pour celle qui fut « reine après sa mort ».

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Notes

1 Voir bibliographie. Retour au texte

2 Fernão Lopes serait né, selon les sources, entre 1378 et 1390 et mourut en 1459 ou 1460. Retour au texte

3 Rui de Pina : 1440 – 1522. Retour au texte

4 Pedro Fernández de Castro : premier majordome du roi D. Alfonso XI de Castille (1312-1350). Retour au texte

5 Pedro Fernández de Castro était le petit-fils de Sancho IV (roi de Castille et León de 1284 à 1295). Retour au texte

6 Aldonça Lourenço Soares de Valadares. Retour au texte

7 Constance de Castille était fille de D. João Manuel, une des grandes figures de l’opposition castillane. Retour au texte

8 L’infant Pedro était lui aussi petit-fils, par sa mère cette fois, du roi Sancho IV. Ainsi Inès était également cousine de Pedro. Retour au texte

9 La princesse Branca, fragile et malade, n’avait alors que 14 ans. Retour au texte

10 Ils eurent trois enfants : D. Maria, D. Luís (qui mourut une semaine après sa naissance) et D. Fernando, qui devint roi. Retour au texte

11 Afonso (qui mourut peu de temps après sa naissance et, de ce fait, n’est pas toujours répertorié), João, Dinis et Beatriz. Retour au texte

12 Fernando et Álvaro. Retour au texte

13 Voir, en particulier, Sousa, Bernardo Vasconcelos e, D. Afonso IV (1291-1357), Lisboa, Círculo de Leitores, 2005, p.161. Retour au texte

14 Voir Marques, A.H. de Oliveira, História de Portugal, Lisboa, Palas Editores, 8a edição, 1980, Vol. 1, p. 177-178. Retour au texte

15 Les deux royaumes s’unirent en 1230. Retour au texte

16 Voir Medina, João, Portuguesismo(s), Lisboa, Centro de História, Universidade de Lisboa, 2006, p. 110. Retour au texte

17 Fonseca, Gondin da, Inês de Castro (1310 ? – 1355) A verdade histórica e a realidade psíquica, após seis séculos de fantasia e nevoeiro, 2e ed., Rio de Janeiro, Livraria São José, 1957. Retour au texte

18 Cette règle, rappelée par l’un des conseillers du roi Afonso IV, Diogo Lopes Pacheco, est rapportée dans l’excellent ouvrage de M. L. Machado de Sousa Inês de Castro, um tema português na Europa, Lisboa, ACD Editores, 2a ed. 2004, p. 22. Retour au texte

19 Voir Sousa, M. L. Machado de, Ibid., p. 28, ou Medina, João, op. cit, p.110. Retour au texte

20 Voir Serrão, Joel (dir), Dicionário de História de Portugal, Porto, Livraria Figueirinhas, 1984, Vol. II, p.15. Retour au texte

21 Fonseca, Gondin da, op. cit., p. 103. Retour au texte

22 Dans la biographie qu’elle a consacrée à D. Pedro, Cristina Pimenta cite Faria de Sousa qui, dans Monarquia Lusitana (1679), fait référence à ses yeux noirs et ses cheveux roux, in Pimenta, Cristina, D. Pedro I, Lisboa, Círculo de Leitores, 2006, p. 168. Retour au texte

23 Joël Serrão porte un jugement semblable. Retour au texte

24 Voir, par exemple, Vasconcelos, António de, Lenda e história de Inês de Castro, Coimbra, Alma Azul, 2004, p. 22. Retour au texte

25 Le film Inês de Castro (1944) de Leitão de Barros fut primé par le syndicat du spectacle espagnol. Sur le sujet voir Leglise-Costa, Pierre, « Un amour fou à voir et à entendre », in Cristóvão, Adelaide, et al., op. cit., p. 225-236. Retour au texte

Citer cet article

Référence électronique

Viviane Ramond, « D’Inès De Castro à la Reine Morte — Variations sur un épisode historique », Reflexos [En ligne], 1 | 2012, mis en ligne le 18 mai 2022, consulté le 19 avril 2024. URL : http://interfas.univ-tlse2.fr/reflexos/574

Auteur

Viviane Ramond

Maître de Conférences

Université Toulouse – Jean Jaurès

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