Le défi de l’enseignement dans la revue néo-réaliste Vértice - Joaquim Namorado et Luís de Albuquerque, deux pédagogues dans la tourmente salazariste

Résumé

L’analyse des articles de la revue néo-réaliste Vértice consacrés à l’enseignement révèle l’implication persistante des rédacteurs dans ce domaine. Défenseurs d’un renouveau social, ils n’hésitent pas à effectuer une évaluation implacable du système éducatif et à formuler des recommandations pédagogiques et politiques. Dans un Portugal sous l’emprise du salazarisme, Joaquim Namorado et Luís de Albuquerque, tous deux collaborateurs de la première heure et rédacteurs en chef de la revue, sont les plus éloquents. Leur engagement sans faille s’inscrit dans une démarche de progrès.

Texte

A partir des années 1940, si la projection du néo-réalisme littéraire et artistique sur la scène culturelle portugaise est due, pour une bonne part, à des romanciers aussi célèbres que Carlos de Oliveira, Fernando Namora ou Alves Redol, et à des peintres comme Júlio Pomar ou Manuel Filipe, l’élaboration idéologique du mouvement est l’œuvre d’un groupe d’intellectuels, opposé au salazarisme, et dont l’objectif est de promouvoir un homme nouveau.

La ville de Coimbra, foyer universitaire par excellence, a joué un rôle important dans la mise en œuvre doctrinale de ce courant. Des étudiants, issus pour la plupart de la bourgeoisie portugaise, mais conscients des inégalités sociales du moment, militaient pour un changement de société. Ils choisirent alors d’investir des revues culturelles à priori bien pensantes ; initiative risquée car la censure, toujours vigilante, exerçait un pouvoir arbitraire et aléatoire. C’est dans Vértice que leurs prises de position furent les plus soutenues, à tel point que cette publication, plus tard rendue mensuelle, et officiellement nommée « Revue de culture et d’art », devint le véritable porte-parole du mouvement néo-réaliste1.

Fig.01

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Couverture de la revue Vértice (118 - Junho 1953)

Pour ces militants, qui s’assignaient comme mission l’éveil des consciences, la transformation des structures économiques, sociales et culturelles passait d’abord par l’enseignement. D’autant qu’après la Deuxième Guerre mondiale, il devenait urgent de prendre en compte la formation de la jeunesse, source de renouveau social. Et c’est ainsi que les rédacteurs de Vértice, attentifs à l’actualité et concernés par cette gageure nationale, ont exposé leurs points de vue sur le bien-fondé d’une nouvelle politique de l’enseignement. Quelles ont été leurs recommandations ? Quels étaient les principaux auteurs de ces articles ? Occupaient-ils une place importante au sein de la revue ? Quel message ont-il voulu délivrer ? L’analyse du corpus, abondant et riche, permettra d’apporter des réponses susceptibles d’éclairer cette période troublée.

Le parti communiste portugais, en dépit de son interdiction, maintenait dans la clandestinité une organisation hiérarchisée. Lors de sa restructuration, en 1940, la consigne était donnée aux intellectuels militants de prendre le contrôle de revues déjà existantes, et de s’engager en dénonçant, entre autres, la réalité socio-économique du pays. La vie des plus défavorisés devient dès lors une source d’inspiration pour les auteurs de textes de fiction ou les créateurs d’œuvres plastiques. Le Néo-réalisme littéraire et artistique incarnera cet engagement et lui donnera ses titres de noblesse.

En 1945, en s’appropriant Vértice, un groupe déjà marqué politiquement à Coimbra redéfinit la ligne rédactionnelle de cette revue et la structure. Ainsi, outre la littérature et les arts, une large place est faite aux sciences et aux techniques, ainsi qu’à la réflexion sur des thèmes de société.

Álvaro Cunhal, respecté comme dirigeant politique et bénéficiant d’un grand prestige auprès des milieux intellectuels, exerça une grande influence sur le courant néo-réaliste et sur les membres de la revue, tenue en lisières par des membres majoritairement affiliés au Sector Intelectual do Partido Comunista de Coimbra. En 1949, Álvaro Cunhal est emprisonné une nouvelle fois. Une série d’arrestations touche l’intelligentsia de Coimbra. Cependant, parmi les figures emblématiques de Vértice, Joaquim Namorado et Luís de Albuquerque échappent à cette vague d’emprisonnements et, avec l’aide d’autres collaborateurs, parviennent à maintenir la publication de la revue.

Avant de nous intéresser à ces deux intellectuels et à leurs prises de position, mesurons l’importance relative accordée par Vértice à l’enseignement. Remarquons d’abord que, si les mots « instruction » et « enseignement » sont clairement définis, il n’en est pas toujours de même pour le terme « éducation », utilisé de manière plus large et plus idéologique.

Quoi qu’il en soit, si l’on s’en tient à la question globale de l’enseignement du moment, le sujet est abordé dans 66 numéros sur 244 livraisons de Vértice publiés entre 1945 et 1968, c’est-à-dire dans plus du quart des publications, sans compter des éditoriaux ou textes divers dont le thème principal est autre, mais dans lesquels les préconisations concernant l’enseignement sont clairement exprimées2. En outre, sur les 74 textes recensés3, 11 sont des éditoriaux et 26 sont des articles de fond qui très souvent débutent le numéro, comme s’ils prenaient la place de l’éditorial absent. Les autres articles (32) figurent essentiellement dans la rubrique Panorama4, où il était plus discret de donner son point de vue5, et qui comprend les textes de la responsabilité de la rédaction quand les éditoriaux n’existent plus en tant que catégorie, ce qui est le cas à partir de 19496. L’intérêt pour le sujet est donc indéniable !

L’examen de ces textes révèle un consensus : les prises de position sont complémentaires, mais jamais discordantes. En résumé, quels messages délivrent les auteurs ?

Ils attachent une importance toute particulière à l’instruction, source fondamentale du développement du pays. Les consignes reviennent comme un leitmotiv : il faut alphabétiser le peuple, c’est-à-dire lutter contre l’ignorance, donner des bases préliminaires pour acquérir un savoir. Il s’agit de transformer le monde, à commencer par la jeunesse qui est la force vive du Portugal.

L’instruction devrait être donnée à tous, y compris aux habitants des colonies. On fait même observer que les Portugais métropolitains devraient mieux connaître les autochtones, afin de les traiter sur un pied d’égalité. Remarquons ici que le principe même de colonisation n’est pas remis en cause : il faut organiser une grande nation comprenant tous les territoires d’outre-mer.

Plus généralement, les rédacteurs considèrent que les retards accumulés en la matière sont grands. Il est urgent, selon eux, de réformer le système scolaire à l’instar de l’Europe : un enseignement gratuit ou, tout au moins, très peu coûteux, dans la mesure du possible obligatoire jusqu’à dix-huit ans. Ils préconisent par ailleurs la prise en compte et le développement d’installations et d’institutions parascolaires qui sont autant de supports d’études pour l’apprenant.

L’instruction éclaire l’esprit, exerce les facultés intellectuelles, dès lors c’est un droit qui doit être octroyé à tous les individus. Mais qu’on ne s’y trompe pas, si au fil des textes l’instruction et l’enseignement sont souvent analysés, l’éducation n’en apparaît pas moins le maître-mot. Celle-là même qui fortifie l’homme physique et moral, qui affermit le caractère. L’éducation est à rapprocher de l’action. Elle est par nature dynamique et à ce titre elle doit être synonyme d’ouverture vers le monde. Education et instruction doivent aller de pair pour éviter que les habitudes et les préjugés ne continuent à figer la société.

Les rédacteurs de la revue ne s’attardent guère sur l’enseignement secondaire, si ce n’est pour indiquer qu’il doit être développé et réformé. En revanche, l’enseignement technique et agricole est plus largement évoqué. Pour la tranche d’âge correspondant à l’enseignement secondaire, la priorité est donnée à l’efficacité afin d’obtenir des résultats concrets sur le terrain.

Les textes consacrés à l’université sont plus abondants. Si l’école était obligatoire jusqu’à dix-huit ans, les jeunes lycéens seraient plus nombreux à prendre le chemin des facultés et viendraient ainsi renforcer les rangs de la future élite du pays. Les auteurs souhaitent une réforme de l’enseignement supérieur basée sur l’action utile. En outre, ils ne sauraient valoriser le savoir encyclopédique puisque, selon eux, il « endort » une jeunesse qui ne pourra guère que reproduire les schémas des anciens. On pourrait ajouter que « le savoir pour le savoir » n’a pas une valeur intrinsèque pour ceux-là mêmes qui souhaitent une transformation des universités en « organismos vivos e úteis »7.

Parmi la vingtaine d’auteurs qui se sont intéressés à la question de 1945 à 1968, quelques-uns offrent plusieurs fois leurs contributions. C’est le cas de Rui Grácio, considéré aujourd’hui comme un spécialiste de l’éducation, mais encore peu connu du grand public dans les années 1950. Jeune professeur au Lycée Charles Lepierre de Lisbonne, il publie dans la revue, en 1952-1953, une série d’articles intitulés « A indústria portuguesa e os rumos escolares da nossa juventude8 » dans lesquels il estime qu’il ne peut y avoir de développement industriel sans progrès de l’enseignement technique et sans stage d’apprentissage intégré dans une formation de qualité. Il se livre ensuite à une étude approfondie et chiffrée des différentes formations techniques dans le pays.

Rui Grácio renouvellera sa contribution en 1959, puis en 1966 et s’intéressera à la formation des enseignants9. Après la révolution de 1974, il sera promu Secretário de Estado da Orientação Pedagógica du troisième gouvernement provisoire10 dirigé par Vasco Gonçalves et consacrera sa vie professionnelle aux questions d’éducation.

Óscar Lopes est un collaborateur régulier de Vértice, au moins jusqu’en 1964, et signe des articles de critique littéraire, de linguistique et de littérature, mais il ne publie qu’un texte11 sur l’enseignement dans la revue. En fait, pour évoquer les questions d’éducation, il a recours à un pseudonyme, Manuel Gonçalves12. Les titres des articles parlent d’eux-mêmes : Problemas de ensino, Nível pedagógico, Problemas da educação nacional13. Il est clair qu’Óscar Lopes n’a pas voulu utiliser son identité pour s’exprimer sur ces questions auxquelles il accorde pourtant un intérêt manifeste pendant près de deux ans dans les pages de Vértice14. Mais rappelons qu’à cette époque Óscar Lopes est professeur du secondaire et communiste15, deux raisons suffisantes pour ne pas pouvoir se prononcer ouvertement sur le sujet ! Son engagement politique ne tardera pas à lui coûter cher : en 1955, il est arrêté par la PIDE et incarcéré pendant plus de six mois16.

Raúl Gomes, officiellement Directeur et propriétaire de Vértice, mais, de fait, simple collaborateur car il n’a plus aucun contrôle sur la revue depuis 194517, se manifeste également sur ce thème, à plusieurs reprises. A son tour, il prendra un nom d’emprunt, Armindo Machado, une seule fois, en 1953, et pour rédiger… un article sur l’enseignement ! Lui aussi est professeur dans le secondaire et ne veut pas prendre le risque d’exposer son point de vue à visage découvert.

Deux autres rédacteurs, dont le travail et l’influence furent considérables au sein de la revue, s’impliquent avec détermination sur le sujet. A la différence des autres, tous deux travaillent avec le groupe de mathématiciens de la faculté de Coimbra, et deviendront rédacteurs en chef de Vértice.

Quand on évoque le nom de Joaquim Namorado, on pense au communiste engagé, au poète néo-réaliste, au critique littéraire et à l’essayiste percutant. On connaît moins l’homme de terrain qui a consacré une grande partie de sa vie à Vértice et ses prises de position sur l’enseignement.

Fig.02

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Joaquim Namorado in Incomodidade necessária - (Depoimentos), 1991

Né en 1914 dans l’Alentejo, Joaquim Namorado s’inscrit en 1931 à la Faculté de Sciences de l’Université de Coimbra, ville qu’il ne quittera plus. De la même génération qu’Álvaro Cunhal, son engagement politique date également des années 1930. Arrêté une première fois en 1938, pour avoir distribué des pamphlets antifascistes, il est jugé par le Tribunal Militaire Spécial qui l’amnistie, faute de preuves. Cette expérience n’entamera pas sa résolution à poursuivre la lutte contre le régime de Salazar. Il collabore à divers journaux et revues et c’est lui qui emploie en décembre 1938, pour la première fois, le terme « neo-realista » dans les pages de O Diabo,18 pour désigner un mouvement en gestation au Portugal, très proche du réalisme socialiste russe, et fortement influencé par des auteurs brésiliens comme Jorge Amado ou Graciliano Ramos, pour n’en citer que quelques-uns.

Encore étudiant et très impliqué dans la vie culturelle de la ville, il est remarqué pour ses qualités d’essayiste19, puis de poète, en particulier en 1941, avec Aviso à Navegação, dans la collection Novo Cancioneiro, dont il fut un des membres fondateurs.

En 1943, alors nommé professeur de mathématiques à Coimbra, il devient un des fondateurs du MUNAF (Movimento de Unidade Nacional Anti-Fascista). C’est dans ce contexte, qu’en février 1945, avec plusieurs de ses camarades, il prend les rênes de Vértice20 qui deviendra « la » revue du néo-réalisme.

Dès février 1946, il signe un article, A situação do professor primário e a cultura popular21 dans lequel il s’émeut de la situation des jeunes instituteurs qui sans salaire convenable, sans matériel pédagogique, sans installations adéquates et avec des classes surchargées sont condamnés à l’échec, d’autant que la plupart sont isolés des foyers culturels (bibliothèques, libraires, musées) des grandes villes. Sa conclusion, « ter melhores professores é termos melhores portugueses », semble davantage s’adresser aux responsables du régime qu’aux lecteurs !

Cette année-là, Joaquim Namorado, trop suspect aux yeux du pouvoir pour assumer une responsabilité publique, joue un rôle décisif en coulisses. Plus âgé, plus expérimenté que ses camarades, il a un ascendant incontestable sur eux qui lui confient souvent la tâche de rédiger les éditoriaux non signés22. En outre, il remplace João José Cochofel dans les tâches quotidiennes23, crée la rubrique « Crítica de livros » qu’il nourrira abondamment, souhaite ouvrir la revue au secteur économique, et propose de tisser un réseau de collaborateurs24 à travers le pays pour donner une plus large assise à Vértice25. Son travail aboutira à la naissance des « núcleos de amigos » à Porto et à Lisbonne. Cette nouvelle organisation de la revue ne manquera pas, quelques années plus tard, de provoquer de très fortes dissensions au sein de la rédaction, mais pour l’heure, deux événements plus graves vont contrarier ses projets professionnels.

En 1948, Joaquim Namorado est interdit d’enseigner dans les établissements publics et privés, ce qui le contraint à donner des cours particuliers pendant plus de 25 ans! Ce n’est qu’après le 25 avril 1974 qu’il est admis parmi les enseignants de la Section de Mathématiques de la Faculté de Sciences et Technologie de l’Université de Coimbra.

En 1949, alors que le milieu intellectuel de Coimbra est touché par une vague d’emprisonnements, Joaquim Namorado parvient à se réfugier chez des amis, dont Rui Feijó. Pendant dix ans il vivra dans la clandestinité ! Voilà ce qui explique l’absence d’articles signés de sa plume dans les colonnes de Vértice de 1949 à 1959. Mais pour autant il n’abandonne pas la revue… ni la ville. Après quelques mois d’errance, il revient clandestinement à Coimbra et publie, dès décembre 1949, sous un nom d’emprunt : Denis Marques. Un patronyme bien portugais, mais phonétiquement26 très voisin du nom du grand maître… Marx !

C’est d’ailleurs avec ce pseudonyme, qu’en juin 1953 il signe le premier article intitulé Alguns problemas da educação de adultos27. Si les termes du titre sont très généraux, sûrement pour ne pas attirer les soupçons de la commission de censure, le ton est ferme, le contenu très clair : il faut en finir avec l’analphabétisme, les méthodes non appropriées aux adultes, l’enseignement abstrait et par trop académique ; la formation dispensée doit être au plus près des besoins de l’apprenant afin que celui-ci développe une capacité de réflexion et des moyens d’expression. Ce sujet lui tient tellement à cœur qu’il veut élargir le débat aux lecteurs qui souhaiteraient donner leurs opinions et suggestions. Il précise même qu’il abordera le sujet dès le prochain numéro. Or dans la livraison suivante, ce n’est pas lui qui rédige le premier article, mais le Directeur de la Bibliothèque de l’UNESCO28 sous la forme d’un texte extrait d’une publication des Nations Unies, dans lequel il retrace l’historique des bibliothèques depuis les temps les plus anciens, et met l’accent sur leur principale utilité, celle d’être au service de la collectivité nationale et internationale, et de permettre de penser et de juger par soi-même. Il va sans dire que de tels propos corroborent les thèses de Joaquim Namorado, partisan d’un savoir pour tous afin d’élever le niveau général de réflexion et de critique.

Il faut attendre mars 1959 pour découvrir un nouvel article, signé uniquement de ses initiales, J.N. Il y fait part d’une intervention du Directeur Général de l’Enseignement Supérieur en France lors d’une table ronde au siège de l’UNESCO à Paris, sur le thème « L’homme face au progrès scientifique et technique ». Joaquim Namorado en profite pour soulever la question cruciale de l’époque : l’homme emploiera-t-il pacifiquement l’énergie atomique pour le bonheur de tous ou utilisera-t-il l’arme atomique pour le malheur de l’humanité ? Le scientifique qu’il est s’intéresse à ces questions complexes, mais sans jamais oublier l’intérêt du plus grand nombre.

Depuis plus de dix ans les références à l’UNESCO s’étaient multipliées, mais, à partir de 1960, ce sont des extraits des publications elles-mêmes de ce prestigieux organisme, soucieux « d’instituer un enseignement primaire obligatoire, gratuit et universel », qu’on retrouvera dans les pages de Vértice29. Le recours à ces textes est stratégique : les publier permet de donner à connaître cet organisme humanitaire dont le Portugal n’est pas membre30, sert de caution à la direction et appuie ses thèses, sans risquer d’être censuré !

En 1961, Joaquim Namorado poursuit sa collaboration et signe toujours avec ses initiales un article au titre péremptoire : A educação de adultos, problema fundamental31. Une fois encore il exploite les conclusions d’une réunion promue par l’UNESCO pour réaffirmer ses positions tranchées.

L’année suivante, son inlassable combat va le conduire une nouvelle fois sous les verrous car il est accusé d’appartenir au Parti communiste et aux Juntas patrióticas32. Il n’interviendra plus sur la question de l’enseignement dans les colonnes de la revue. Cependant, son attachement à Vértice perdure : il en devient même le directeur de 1975 à 1981.

Joaquim Namorado a fait preuve d’un engagement et d’une détermination qui lui ont valu l’admiration de ses camarades et la considération de ses adversaires. Véritable moteur de Vértice, il fut sans aucun doute l’élément majeur, «l’âme et le corps » de la revue. Quant à son intérêt pour l’éducation il ne faillit pas : en 1984, à 70 ans, il participe au débat organisé par les services culturels de la Mairie de Coimbra : « Educação de adultos em Portugal : realidade ou utopia ? »33, c’est dire si ce sujet l’a captivé toute sa vie !

Luis de Albuquerque34, un autre collaborateur de la première heure, interviendra avec plus d’assiduité encore sur le thème de l’enseignement dans les pages de Vértice. Des affinités le lient à Joaquim Namorado : une formation en mathématiques ; Coimbra, la ville de prédilection ; l’appartenance au Parti communiste ; et le vif intérêt pour la revue dont ils auront respectivement la charge. Cependant, la vie professionnelle des deux hommes ne suivra pas le même chemin. Luís de Albuquerque fait sa carrière à l’Université : d’abord comme assistant de mathématiques en 1941, puis comme Maître de Conférences (Professor Agregado) en 1963, et enfin comme Professeur des Universités (Professor Catedrático) en 1966. Il restera donc à Coimbra sans interruption jusqu’en 196835.

Fig.03

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Luís de Albuquerque, in http://www.instituto-camoes.pt/encarte/figlalbuquerque.htm

Il est intéressant de noter qu’en 1949, alors que Joaquim Namorado est obligé de quitter la ville clandestinement pour ne pas être arrêté par la PIDE, Luís de Albuquerque maintient ses activités à l’université. Tout porte à croire que la corporation l’a protégé des foudres du régime.

Son premier texte date de mai 1946, avant même que le tirage de la revue ne soit mensuel. Très tôt, l’enseignement devient un de ses thèmes favoris. En avril 1947, il profite du centenaire de la publication du second volume de l’ouvrage O « Verdadeiro Método de estudar » de Luis António Verney36, pour rendre hommage à l’homme des Lumières qui a osé émettre des jugements critiques sur les pratiques pédagogiques des Jésuites, et s’est battu pour une démocratisation des cours. Cet article traduit déjà l’orientation personnelle de Luís de Albuquerque marquée par un vif intérêt pour l’enseignement, le goût pour l’histoire, la connaissance des mathématiques et des disciplines scientifiques37, et plus globalement un positionnement intellectuel contre l’obscurantisme et en faveur du rationalisme scientifique.

Quand on parcourt l’ensemble des textes de Luís de Albuquerque, on y découvre une unique traduction, en juillet 1947, d’une conférence du Français René Maublanc38, intitulée A atitude racionalista39. Ce titre, révélateur du thème traité, n’éveille manifestement pas les soupçons de la censure et pourtant ! René Maublanc, oublié aujourd’hui du grand public, fut professeur de philosophie, résistant pendant la Deuxième Guerre mondiale et surtout intellectuel communiste ! Une critique implacable du fidéisme transparaît dans ce texte ainsi qu’une apologie de l’attitude rationaliste, chère à Luís de Albuquerque. Le propos est ferme, les exemples probants. Lucrèce, Descartes et Voltaire sont mis en exergue, tout comme la valeur libératrice de la science et de la raison.

A la même époque, il confirme son intérêt pour les réformes de l’enseignement qui ont marqué les XVIIIe et XIXe siècles. Il consacre une série d’articles aux « ciências exactas na reforma pombalina do ensino superior 40», dans lesquels il montre d’abord combien, aux siècles passés, les nouvelles méthodes scientifiques (des études nautiques de l’infant Henri aux découvertes de Copernic et Galilée) ont été combattues ou délaissées. Quant à l’enseignement supérieur confié aux Jésuites, il se confinait, selon lui, à la répétition des vieux principes d’Aristote, dogmatiques et stériles ; tout ce qui avait trait à la science était méprisé et jugé sans intérêt. Il rappelle ensuite que l’œuvre de Pombal doit beaucoup aux différentes contributions des hommes de progrès que furent Descartes, Galilée, le Conte de Ericeira, Luís de Verney et bien sûr Ribeiro Sanches41 qui participa également à l’élaboration de l’Encyclopédie française. Il énumère enfin les points essentiels de la réforme de 1773 qui, selon lui, n’est pas l’œuvre exclusive de Pombal, opposé aux Jésuites, mais l’aboutissement d’une réflexion rationnelle menée par une nouvelle génération.

En 1949, Luís de Albuquerque, qui à cette occasion signe sous le pseudonyme J. Sousa Mendes, s’intéresse une nouvelle fois à des hommes qui ont marqué leur temps. Il salue le progressiste Henrique Nogueira pour son ouvrage publié en 1851, Estudos sobre a reforma em Portugal42, mais émet toutefois des réserves : selon lui, l’auteur, qui imagine que les salariés de l’industrie deviendront des petits propriétaires et refuse de concevoir un enseignement gratuit, s’est laissé entraîner par le courant de l’époque, le Libéralisme.

Qu’il s’agisse de Verney, de Pombal ou de Nogueira, Luís de Albuquerque ne retient qu’une volonté, qu’un courant, le progressisme. Et, selon lui, le progrès ne peut se réaliser que dans le respect de la raison.

Avec le même nom d’emprunt, J. Sousa Mendes, Luís de Albuquerque s’intéresse encore, en 1951, à l’enseignement au XIXe siècle et en particulier à une méthode d’apprentissage de la lecture, inventée par le poète António Feliciano Castilho43, au point d’y consacrer un long développement dans trois numéros successifs. Le lecteur pourra s’étonner de l’intérêt porté à celui qui représentait l’ultra-romantisme et contre lequel Antero de Quental s’opposa dans la fameuse querelle du Bom Senso e Bom Gosto. En fait, c’est le débat sur l’enseignement qui intéresse Luís de Albuquerque. Ainsi, sans prendre de risques vis-à-vis de la censure, il défend ce à quoi il croit : un enseignement gratuit, populaire, une rémunération décente pour les professeurs et l’ouverture des enfants au monde extérieur. Selon lui, la méthode de Castilho était vouée à l’échec par excès d’exigence et dès lors qu’il la voulait exclusive. Il reconnaît cependant au poète son intérêt pour l’enseignement populaire et sa volonté de dénoncer les manques de l’époque. Dans le dernier article sur le sujet, Luís de Albuquerque utilise le passé pour mettre en évidence les défaillances du moment en matière d’enseignement. Finalement, en dépit de limitations dues à son appartenance sociale qui fait que Castilho reste attaché à une éducation aristocratique, en contradiction avec l’école pour tous, il reconnaît en lui le bon pédagogue et l’apport indéniable qu’il a légué en matière d’enseignement.

La même année, Luís de Albuquerque poursuit ses recherches et intitule son nouvel article « Notas sobre o ensino em Portugal no século XIX. O plano para um ensino liberal proposto aos deputados de 1823 »44. Il rappelle d’abord le contexte historique et souligne que la Constitution de 1820 définit une réforme radicale de l’instruction publique. Il en énumère les principales mesures et montre ainsi les avancées considérables de telles propositions. Il laisse la religion hors de ses critiques (maintien des séminaires et de l’enseignement religieux), mais regrette les omissions et les déviances de cette réforme : manque de formation pour les enseignants et insuffisance de moyens.

Pour terminer l’étude des textes de Luís de Albuquerque sur l’enseignement au XIXe siècle, ajoutons deux derniers articles qui prolongent sa réflexion ; si ce n’est qu’ils datent respectivement de septembre 1959 (8 ans plus tard) et de mars 1960 ! En fait, il s’agit d’extraits du futur ouvrage intitulé Notas para a História do Ensino em Portugal – Volume 1, qu’il publie à compte d’auteur cette année-là.

Dans ces deux articles, il revient sur les mesures de 1820 et reconnaît le bilan positif de la législation scolaire du régime libéral : nouvelle conception du secondaire, création d’un enseignement technique supérieur et valorisation de l’enseignement professionnel. Il précise que le Libéralisme a presque toujours été fidèle à ces principes et a obtenu des résultats. Après avoir dressé un panorama général des cours élémentaires, il regrette la prééminence des religieux qui prenaient la place des professeurs laïques.

L’étude de l’ensemble de ces articles montre une évolution de la pensée de Luís de Albuquerque qui, au fil des analyses, se livre à un véritable travail universitaire.

En outre, ajoutons que l’attention qu’il porte aux méthodes d’enseignement et aux réformes des siècles passés ne l’empêche pas de se préoccuper de la réalité du moment. Tout en restant fidèle à ses convictions, il fait des propositions comme, par exemple, allonger la durée des études et ne pas se contenter du « lire, écrire, compter » ; retirer des écoles techniques les disciplines trop classiques, pour rendre plus accessible un enseignement qui doit être coordonné avec l’industrie ; enseigner de nouvelles disciplines comme l’économie, la sociologie, la politique, afin que chacun soit en mesure de mieux comprendre l’évolution de la société.

Il est clair que Luís de Albuquerque, non seulement partage les positions des autres collaborateurs de la revue sur le sujet, mais ajoute à la réflexion une dimension historique et politique. Ses nombreux articles, en bonne place dans les numéros de Vértice, alimentent et enrichissent le débat. Ses textes, émaillés d’exemples étrangers, bien écrits et argumentés, révèlent une pensée subtile et constructive.

Au fil des longues années du salazarisme, un des mérites des collaborateurs de Vértice est d’avoir su mener une réflexion continue et combative sur la question de l’enseignement. Des valeurs communes sous-tendent leur démarche collective et les incitent à émettre des opinions fermes. Cependant, les principaux rédacteurs, eux-mêmes acteurs du système éducatif, préfèrent souvent utiliser des noms d’emprunt. Ils n’attaquent pas de front les mesures officielles mais choisissent, en véritables militants qu’ils sont, de réitérer, années après années, leurs convictions. La lutte contre l’analphabétisme, sans laquelle il ne peut y avoir de pensée critique ni d’ouverture sur le monde, est le point récurrent de leurs positions.

L’engagement personnel de Joaquim Namorado et de Luís de Albuquerque, ainsi que la pertinence de leurs interventions ajoutent du poids et de la crédibilité à la revue.

La valorisation de l’enseignement technique et professionnel, tout comme la large place faite à certains pédagogues du passé pourraient surprendre dans une revue de culture et d’art résolument tournée vers l’avenir, mais en fait elles révèlent la pluridisciplinarité de Vértice, l’éclectisme des champs de compétences des rédacteurs et surtout l’intérêt que tous portent à la formation des individus dans la société. Mettre en exergue les manques de moyens, marteler inlassablement des recommandations leur fournit l’occasion de s’enraciner dans le présent, de rappeler aux lecteurs la difficile réalité sociale du pays, et d’avancer des idées progressistes qui contribuent à façonner le mouvement néo-réaliste.

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VÉRTICE, Coimbra, 1942 – 1986.

Notes

1 Cf. Viviane Ramond, A revista Vértice e o neo-realismo português, Angelus Novus Editora, Coimbra, 2008, 433 p. Retour au texte

2 A titre d’exemple voir les éditoriaux Povo e cultura (Vol. 1, Fasc. 5, n°22-26, février 1946), Acesso à cultura (Vol. 4, n°50, septembre 1947) ou Construir o futuro (Vol. 4, n°51, octobre 1947). En outre, ajoutons que ces chiffres ne prennent pas en compte des articles sur l’enseignement des XVIIIe et XIXe siècles que nous analyserons cependant. Retour au texte

3 Parfois ce thème est développé plusieurs fois dans un même numéro. Retour au texte

4 25 articles sont classés dans la rubrique Panorama, 3 dans Crítica et 4 dans Documentário. Retour au texte

5 Cette rubrique figure en deuxième partie de chaque numéro, les caractères y sont plus petits. Retour au texte

6 A quelques rares exceptions : O problema do analfabetismo, Vol. 13, n°117, mai 1953 - et les éditoriaux concernant la disparition d’un des leurs : Manuel Ribeiro de Paiva (Vol. Vol. 17, n°164, mai 1957, p. 213), Cândido Portinari (Vol. 22, n°222, mars 1962, p. 147-148), Alves Redol (Vol. 29, n°311, décembre 1969, p. 1), J. Amaral Nogueira (Vol. 33, n°353, juin 1973, p. 454). Retour au texte

7 Vértice, Vol. VI, n°60, août 1948, p. 59. Retour au texte

8 In Vol. 11, n°99/101 (novembre 1951-janvier 952), p. 686-696 ; Vol. 12, n°105 (mai 1952), p. 239-243 ; Vol. 12, n°109 (septembre 1952), p.486-494 ; Vol. 12, n°112 (décembre 1952), p. 665-670 ; Vol. 13, n°114 (février 1953), p. 105-109. Retour au texte

9 « O prolongamento da escolaridade e a formação do professor », in Vértice, Vol. 19, n°194, novembre 1959, p. 597-598 ; « Formação de professores, um problema recorrente da educação nacional », in Vértice, Vol. 26, n°279, décembre 1966, p. 822-825. Retour au texte

10 Du 30 septembre 1974 au 26 mars 1975. Retour au texte

11 « Notas para um ensino humanístico », in Vértice, Vol. 5, n°56-57, avril- mai 1948, p. 347-351. Retour au texte

12 Un premier et unique article, Problemas de instrução, est signé avec un prénom différent : Mário, mais le patronyme Gonçalves demeure, cf. Vértice, Vol. 9, n°78 ; février 1950, p. 65-67. Retour au texte

13 « Problemas de ensino », in Vértice, Vol. 10, n°88, décembre 1950, p. 378-381 ; « Nível pedagógico », in Vértice, Vol. 10, n°89, janvier 1951, p. 440 ; « Problemas da educação nacional », in Vértice, Vol. 11, n°98, octobre 1951, p. 509-511. Retour au texte

14 Les 7 articles signés M. Gonçalves dans Vértice sont publiés entre février 1950 et octobre 1951. Retour au texte

15 Il entre au PCP en 1944. Retour au texte

16 La même année, il publie História da Literatura portuguesa, en collaboration avec José António Saraiva. Retour au texte

17 La revue fut créée en 1942, à l’initiative de Raul Gomes et d’autres étudiants de Coimbra. De 1942 à 1944, la ligne éditoriale n’est guère définie et seuls trois numéros virent le jour. En 1945, Vértice est prise en mains par un groupe déjà constitué. Sur le sujet voir Viviane Ramond, op. cit. Retour au texte

18 L’article s’intitule  « Do Neo-Realismo: Armando Fontes », in O Diabo, 31 décembre 1938. Retour au texte

19 Joaquim Namorado, Breve introdução à leitura dos poetas modernistas. Ce texte lui vaudra le prix de l’Essai des Jogos Florais Universitários, à Coimbra, en 1939. Retour au texte

20 En 1945, les sept membres fondateurs sont Raul Gomes et Eduardo Lourenço, auxquels il faut ajouter Mário Dionísio, Rui Feijó, Joaquim Namorado, Carlos de Oliveira et Arquimedes da Silva Santos. Retour au texte

21 Vértice, Vol. 1, n°22-26, février 1946, p. 53-54. Retour au texte

22 D’autres éditoriaux seront rédigés par Pinto Loureiro. Retour au texte

23 João José Cochofel, à la fin de ses études universitaires, part pour Lisbonne. Retour au texte

24 Ces informations sont consignées dans les comptes rendus des réunions hebdomadaires de la rédaction (du 5 mai 1946 au 8 avril 1949), cf. cahier conservé par Joaquim Namorado, in Museu do Neo-Realismo, Vila Franca de Xira, Portugal. Retour au texte

25 Il est vrai que certains d’entre eux, une fois leurs études universitaires terminées, avaient quitté Coimbra et s’étaient installés dans la capitale. Ce fut le cas de Arquimedes da Silva Santos, João José Cochofel, Mário Dionísio, Carlos de Oliveira, etc. D’autres comme Rui Feijó ou Armando Bacelar vivaient à Porto. Retour au texte

26 En portugais, le [ques] se prononce [kəch]. Retour au texte

27 In Vértice, Vol. 13, n° 118, juin 1953, p. 323-325. Retour au texte

28 UNESCO : rappelons que la traduction en français est « Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture ». Le texte de Francis L. Kent s’intitule « Livros sem cadeias », in Vértice, Vol. 13, n°119, juillet 1953, p. 391-396. Retour au texte

29 Cf. A educação de adultos num mundo em transformação, Vol. 20, n°206-207, novembre-décembre. 1960, p. 658 ; O ensino técnico e professional, Vol. 21, n° 208, janvier 1961, p.55-56 ; A reforma dos programas escolares, Vol. 21, n°208, janvier 1961, p.64 ; Campanha mundial contra o analfabetismo, Vol. 24, n°244-245, janvier-février 1964, p. 119. Retour au texte

30 Le Portugal deviendra membre de l’UNESCO le 11 septembre 1974. Retour au texte

31 In Vértice, Vol. 21, n°213, juin 1961, p. 428-429. Retour au texte

32 Ou « Juntas de Acção Patriótica » : Organisations antifascistes créées en 1959. Elles avaient soutenu l’assaut spectaculaire du paquebot Santa-Maria pour alerter la communauté internationale de la répression salazariste. Retour au texte

33 Cf. « Uma vida… », in Joaquim Vitorino Namorado, Incomodidade necessária (depoimentos), Câmara Municipal de Coimbra, mai 1991, p. 3. Retour au texte

34 Luís de Albuquerque (1917-1992) est connu surtout comme mathématicien et historien des Découvertes portugaises. Retour au texte

35 Nommé Professeur à Lourenço Marques en avril 1968 pour deux ans, il revient à l’université Coimbra en 1970 (où il occupera aussi des fonctions administratives prestigieuses dans les années 1970-1980), et y donnera sa dernière leçon pour son jubilé en 1987. Retour au texte

36 Luís de Albuquerque, « "O Verdadeiro método de estudar " e Luís António Verney », in Vértice, Vol. III, n°45 (avril 1947), pp 358-362. Retour au texte

37 Luís de Albuquerque choisit la lettre X de Verney: « Na impossibilidade de acompanharmos Verney em toda essa longa obra, faremos referência mais detalhada à carta X […] em que o Autor ataca os problemas do ensino da física, da geometria e da matemática », in O « Verdadeiro método de estudar » e Luís António Verney, Vértice, Vol. 3, n°45 (avril 1947), p. 359. Retour au texte

38 René Maublanc (1891-1960). Retour au texte

39 In Vértice, Vol. 4, n°48 (juillet 1947), p. 358 362. Retour au texte

40 « As Ciências exactas na reforma pombalina do ensino superior », in Vértice, Vol. 4, n°52 (novembre-décembre 1947, p. 499-504 ; Vol. 5, n°53 (janvier 1948) ; Vol. 5, n°54 (février 1948), p. 132-138. Retour au texte

41 Ribeiro Sanches (1699-1782), contemporain de Luís António Verney (1713-1792), auteur de Cartas sobre a educação da mocidade, fut lui aussi un des théoriciens dont s’inspira le Marquis de Pombal. Retour au texte

42 L’ouvrage de Henrique Nogueira (1825-1858) servit de base idéologique au programme du Parti Républicain portugais et à la législation sociale de la Première République (1910 -1926). Retour au texte

43 António Feliciano Castilho : 1800-1875. Retour au texte

44 In Vértice, Vol. 11, n°97 (septembre 1951), p. 445-456. Retour au texte

Illustrations

Citer cet article

Référence électronique

Viviane Ramond, « Le défi de l’enseignement dans la revue néo-réaliste Vértice - Joaquim Namorado et Luís de Albuquerque, deux pédagogues dans la tourmente salazariste », Reflexos [En ligne], 3 | 2016, mis en ligne le 25 mai 2022, consulté le 02 mai 2024. URL : http://interfas.univ-tlse2.fr/reflexos/846

Auteur

Viviane Ramond

Université Jean Jaurès- CEIIBA

Maître de conférences

viviane.ramond@univ-tlse2.fr

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